La Chalosse : une histoire
DES BOURGS PERCHÉS
En Chalosse, de nombreux bourgs se sont installés sur un site perché, plus facile à défendre. Issus d’un peuplement et d’un habitat fortifié d’origine médiévale, quelques-uns de ces villages s’inspirent de plans de bastides.
Berceau de la course landaise et fief des frères Boniface, en Chalosse, figurent en hauts-lieux publics, le foirail où se tenaient les marchés, l’église, le stade de rugby et l’arène. On y retrouve, en effet, une concentration d’arènes unique au monde !
UNE ARCHITECTURE SPÉCIFIQUE
Comme toutes les architectures traditionnelles, les maisons chalossaises prennent racines dans l’habitat paysan. La maison de Chalosse s’ouvre aux influences basques et béarnaises mais témoigne d’une identité propre.
La ferme traditionnelle
Trapue et sans fondation, la ferme traditionnelle est maçonnée, pour le rez-de-chaussée, en pierre calcaire ou galets, alors que l’étage et les cloisons sont constitués de colombages de bois emplis de torchis ou de briques de terre crue. Les murs sont enduits avec un mortier de chaux et recouverts d’un badigeon, ocre naturel ou blanc. Une grande porte charretière donne à l’intérieur de la maison, sur le « sòu ». Cette pièce centrale, au sol en terre battue, servait d’abri aux charrettes et aux instruments de labours. Les salles d’habitation, sont orientées au sud, alors que l’étable et le chai se trouvent au nord. L’étage renferme le grenier.
La maison de maître
Souvent construite aux 18e et 19e siècles, la maison de maître se distingue par des détails architecturaux et ornementaux : toit à quatre pentes, encadrements de pierres sculptées, porte monumentale. Contrairement aux fermes traditionnelles, elle ne regroupe pas les locaux d’exploitation, mais comprend uniquement les pièces d’habitation.
La maison de maître est avant tout une « résidence » qui centralise toute l’activité d’un domaine. Les dépendances (grange, chai, écuries…), perpendiculaires à la façade, forment un enclos.
UNE ORGANISATION SOCIALE QUI A LAISSÉ DES TRACES : LE MÉTAYAGE
Le métayage a maintenu jusqu’en 1946, en Chalosse, la majorité des paysans, sans terre, sous la dépendance de propriétaires privilégiés. Sous la domination d’un maître (« lou mèste »), les métayers louaient et travaillaient la terre à condition d’en partager les récoltes avec le propriétaire.
Ce statut a gardé (jusqu’au milieu du 20e siècle) les métayers dans une situation précaire, qui se traduisait bien souvent par des conditions de vie difficiles, une mise en valeur des terres archaïque et non mécanisée.

Montfort-en-Chalosse. La Chalosse vue depuis le plateau de la gare, ed. cliché Ocana. Dax, collection Musée de la Chalosse, CP2005.0.54